‘C’est un champ de massacre’ : Les soldats des FDI ont reçu l’ordre de tirer délibérément sur les Gazaouis non armés qui attendent l’aide humanitaire

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Des Palestiniens se rassemblent le 25 juin 2025 à un point de distribution d’aide installé par la Fondation Humanitaire de Gaza, fondation privée, près du camp de réfugiés de Nuseirat, au nord de la Bande de Gaza. (Photo d’Eyad BABA / AFP)

Le 29 juin | Bar Peleg| Nir Hasson| Yaniv Kubovich | Haaretz | Traduction J.Ch. pour l’AURDIP
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Des officiers et des soldats des FDI ont dit à Haaretz qu’ils ont reçu l’ordre de tirer sur les foules non armées près des sites de distribution de nourriture à Gaza, même quand il n’existe aucune menace. Des centaines de Palestiniens ont été tués, ce qui a incité le parquet militaire à demander une enquête pour éventuels crimes de guerre.

Des soldats israéliens à Gaza ont dit à Haaretz que l’armée a délibérément tiré sur les Palestiniens près des sites de distribution d’aide au cours du mois dernier.

Des conversations avec des officiers et des soldats ont révélé que les commandants avaient ordonné aux troupes de tirer sur les foules pour les éloigner et les disperser, même alors qu’il était évident qu’elles ne représentaient aucune menace.

Un soldat a décrit la situation comme un effondrement total des codes éthiques des Forces de Défense Israéliennes à Gaza.

D’après le ministère de la Santé régi par le Hamas à Gaza, 549 personnes ont été tuées près des centres d’aide et dans les zones où les résidents attendaient les camions d’alimentation de l’ONU depuis le 27 mai. Plus de 4.000 ont été blessées, mais le nombre exact des tués et des blessés demeure incertain.

Haaretz a appris que l’Avocat Général de l’Armée avait donné des instructions au Mécanisme d’Évaluation des Faits de l’État Major des FDI – organisme chargé d’examiner les incidents impliquant de potentielles violations des lois de la guerre – d’enquêter sur des crimes de guerre présumés commis sur ces sites.

Les centres d’aide de la Fondation Humanitaire de Gaza (FHG) ont commencé à fonctionner dans la Bande à la fin du mois de mai. Les circonstances de la mise en place de la fondation et son financement sont troubles : on sait qu’elle a été créée par Israël en coordination avec les évangéliques américains et des entreprises de sécurité privées états-uniennes. Son PDG actuel est un dirigeant évangélique proche du président des États-Unis Donald Trump et du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

La FHG gère quatre sites de distribution alimentaire – trois au sud de Gaza et un au centre – connus des FDI comme des « centres de distribution rapide » (Mahpazim). Elles emploient du personnel américain et palestinien et sont sécurisées par les FDI à une distance de plusieurs centaines de mètres.

Des milliers, et parfois des dizaines de milliers, de Gazaouis arrivent quotidiennement dans ces sites pour y trouver de la nourriture.

Contrairement aux promesses initiales de la fondation, la distribution est chaotique, des foules se ruant sur les tas de boîtes. Depuis l’ouverture des centres de distribution rapide, Haaretz a compté 19 incidents de tirs à leur proximité. Alors que l’identité des tireurs n’est pas toujours claire, les FDI n’autorisent pas la présence d’individus armés dans ces zones humanitaires sans qu’elles en soient informées.

Les centres de distribution ne sont généralement ouverts que pendant une heure tous les matins. D’après les officiers et les soldats qui ont servi dans ces zones, les FDI tirent sur les gens qui arrivent avant les heures d’ouverture pour les empêcher d’approcher, ou à nouveau après la fermeture des centres, pour les disperser. Étant donné que certains des incidents dus aux tirs ont eu lieu la nuit – avant l’ouverture – il est possible que certains civils n’aient pas pu voir les frontières de la zone délimitée.

« C’est un champ de massacre », a dit un soldat. « Là où j’étais en poste, entre une et cinq personnes étaient tuées chaque jour. On les traite comme une force hostile – pas de mesures de contrôle des foules, pas de gaz lacrymogène – rien que des tirs réels avec tout ce qu’on peut imaginer : mitrailleuses lourdes, lance-grenades, mortiers. Puis, une fois que le centre ouvre, les tirs cessent, et ils savent qu’ils peuvent approcher. Notre façon de communiquer, c’est la fusillade. »

Ce soldat a ajouté : « Tôt le matin, nous ouvrons le feu si quelqu’un essaie de franchir les quelques centaines de mètres pour venir faire la queue et parfois, nous les attaquons simplement à bout portant. Mais il n’y a aucun danger pour les forces. » Il dit : « Je n’ai connaissance d’aucun cas de tir de riposte. Il n’y a pas d’ennemi, pas d’armes. » Il a ajouté qu’on se réfère à l’activité dans sa zone de service comme à l’Opération du Poisson Salé – nom de la version israélienne du jeu d’enfants « Feu rouge, feu vert ».

Des officiers des FDI ont dit à Haaretz que l’armée n’autorise pas le public, en Israël ou à l’étranger, à voir les vidéos de ce qui se passe autour des sites de distribution alimentaire. D’après eux, l’armée est satisfaite de ce que les opérations de la FHG aient empêché un effondrement total de la légitimité de la poursuite de la guerre. Ils pensent que les FDI sont arrivées à transformer Gaza en « arrière-cour », surtout depuis que la guerre avec l’Iran a commencé.

« Gaza n’intéresse plus personne », a dit un réserviste qui effectuait cette semaine un nouveau tour de garde au nord de la Bande. « C’est devenu un endroit avec ses propres règles. La perte d’une vie humaine ne signifie rien. Ce n’est même pas un ‘malheureux incident’, comme on avait l’habitude de dire. »

Un officier du service de sécurité d’un centre de distribution a décrit l’approche des FDI comme profondément défectueuse : « Travailler avec une population civile quand votre seul moyen d’action, c’est d’ouvrir le feu – c’est, pour le moins, hautement problématique, a-t-il dit à Haaretz. « Ce n’est ni éthiquement ni moralement acceptable pour des gens de devoir atteindre, ou de ne pouvoir atteindre, une [zone humanitaire] sous les tirs de tanks, de snipers et d’obus de mortiers. »

L’officier a expliqué que sur ces sites, la sécurité est organisée à plusieurs niveaux. A l’intérieur des centres de distribution et du « corridor » qui y conduit, ce sont des travailleurs américains et les FDI n’ont pas le droit d’agir dans cet espace. Un niveau plus à l’extérieur est constitué de superviseurs palestiniens, certains étant armés et affiliés à la milice Abu Shahab.

Le périmètre de sécurité des FDI comprend des tanks, des snipers et des mortiers dont la fonction, selon l’officier, est de protéger ceux qui sont présents et de s’assurer que la distribution de l’aide peut avoir lieu.

« La nuit, nous ouvrons le feu pour signaler à la population qu’il s’agit d’une zone de combat et qu’ils ne doivent pas approcher », a dit l’officier. « Une fois », a-t-il raconté, « les mortiers ont cessé leurs tirs et nous avons vu les gens commencer à approcher. Nous avons donc repris les tirs pour leur faire comprendre qu’ils n’avaient pas le droit. Finalement, l’un des obus a atterri sur un groupe de personnes. »

A d’autres occasions, a-t-il dit, « nous avons tiré à la mitrailleuse depuis les tanks et avons jeté des grenades. Il y a eu un incident où un groupe de civils a été frappé alors qu’il avançait à l’abri du brouillard. Ce n’était pas intentionnel, mais ce genre de choses arrive. »

Il a fait remarquer que, dans ces incidents, il y avait également des victimes et des blessés parmi les soldats des FDI. « Une brigade de combat n’a pas ce qu’il faut pour maintenir une population dans une zone de guerre. Utiliser des tirs de mortiers pour écarter des gens affamés n’est ni professionnel, ni humain. Je sais qu‘il y a des opérateurs du Hamas parmi eux, mais il y a aussi des gens qui veulent simplement recevoir de l’aide. En tant que pays, nous avons la responsabilité d’assurer que cela se passe en toute sécurité », a dit l’officier.

L’officier a mis l’accent sur une autre question au sujet des centres de distribution – leur manque de cohérence. Les résidents ne savent pas quand chaque centre ouvrira, ce qui ajoute à la pression sur les sites et contribue à nuire aux civils.

Je ne sais pas qui prend les décisions, mais nous donnons des instructions à la population et puis, soit nous ne les menons pas à bout, soit nous les modifions », a-t-il dit.

« Au début du mois, il y a eu des cas où on nous a notifié qu’un message était parti pour dire que le centre ouvrirait dans l’après-midi, et les gens sont arrivés tôt le matin pour être les premiers dans la queue pour avoir de la nourriture. Et parce qu’ils sont arrivés trop tôt, ce jour là, la distribution a été annulée. »

Prestataires transformés en shérifs

D’après les récits des commandants et des combattants, les FDI sont supposées maintenir une distance de sécurité entre les zones de population palestinienne et les points de distribution de nourriture. Cependant, les actions des forces sur le terrain ne concordent pas avec les plans d’opération.

« Aujourd’hui, tout prestataire privé qui travaille à Gaza avec du matériel d’ingénierie reçoit 5.000 shekels [environ 1.500 $] pour chaque maison qu‘il détruit », a dit un vétéran de l’armée. « Ils se font une fortune. De leur point de vue, tout moment où ils ne démolissent pas de maisons est une perte financière, et les forces doivent sécuriser leur travail. Les prestataires, qui agissent comme des sortes de shérifs, démolissent partout où ils veulent tout au long du front. »

Résultat, a ajouté le combattant, la campagne de démolition des prestataires les conduit, parallèlement à leurs relativement minimes données de sécurité, à proximité des points de distribution ou le long des routes utilisées par les camions d’aide.

Afin de se [les prestataires] protéger, une fusillade éclate, et des gens sont tués », a-t-il dit. « Ce sont des zones où les Palestiniens ont le droit de se trouver – nous sommes ceux qui sont arrivés tout près et ont décidé [qu’ils] nous mettaient en danger. Alors pour un prestataire, se faire 5.000 shekels de plus en démolissant une maison, il est jugé acceptable de tuer des gens qui ne sont là que pour trouver de la nourriture. »

Un officier supérieur, dont le nom revient régulièrement dans les témoignages sur les tirs près des sites d’aide, c’est le Brigadier général Yehuda Vach, commandant de la division 252 des FDI. Haaretz a raconté précédemment comment Vach avait transformé le corridor de Netzarim en route mortelle, avait mis en danger les soldats sur le terrain et était soupçonné d’avoir ordonné la destruction d’un hôpital à Gaza sans autorisation.

Maintenant, un officier de cette division dit que Vach a décidé de disperser les rassemblements de Palestiniens qui attendent les camions d’aide de l’ONU en ouvrant le feu. « C’est la politique de Vach », a dit l’officier, « mais nombreux parmi les commandants et les soldats l’ont acceptée sans se poser de question. [Les Palestiniens] ne sont pas supposés être là, l’idée est donc de s’assurer qu’ils dégagent, même s’ils ne sont là que pour de la nourriture. »

La division de Vach n’est pas la seule à sévir dans la zone et il est possible que d’autres officiers aient également donné l’ordre de tirer sur des gens qui cherchaient de l’aide.

Un soldat de réserve des chars d’assaut, qui servait récemment dans la Division 252 au nord de Gaza, a confirmé ces rapports et a expliqué la « procédure de dissuasion » des FDI pour disperser les civils qui se rassemblent en violation des ordres militaires.

« Les adolescents qui attendent les camions se cachent derrière des buttes de terre et se précipitent sur eux à leur passage ou s’arrêtent aux points de distribution », a-t-il dit. « Nous les voyons généralement à des centaines de mètres ; il ne s’agit pas d’une situation où ils sont une menace pour nous. »

Dans un incident, le soldat a reçu l’ordre de tirer un obus en direction d’une foule rassemblée près du littoral. « Techniquement, on est supposés utiliser des feux d’avertissement – soit pour repousser les gens, soit pour les empêcher d’avancer », a-t-il dit. « Mais récemment, tirer des obus est simplement devenu la pratique standard. Chaque fois que nous tirons, il y a des victimes et des morts et, quand quelqu’un demande pourquoi un obus est nécessaire, il n’y a jamais de bonne réponse. Parfois, le simple fait de poser la question ennuie les commandants. »

Dans ce cas, certaines personnes ont commencé à fuir après le tir de l’obus et, d’après le soldat, d’autres forces ont ensuite ouvert le feu sur elles. « Si c’est censé être un tir d’avertissement et que nous les voyons retourner à Gaza, pourquoi leur tirer dessus ? » a-t-il demandé. « Parfois on nous dit qu’ils se cachent encore, et que nous devons tirer dans leur direction parce qu’ils ne sont pas partis. Mais il est évident qu’ils ne peuvent pas partir si, dès qu’ils se lèvent et courent, nous ouvrons le feu. »

Le soldat a dit que c’est devenu la routine. « Vous savez que ce n’est pas bien. Vous sentez que ce n’est pas bien – qu’ici, les commandants prennent la loi en main. Mais Gaza est un univers parallèle. Vous passez rapidement à autre chose. La vérité, c’est que la plupart des gens ne cessent même pas d’y penser. »

Au début de cette semaine, les soldats de la Division 252 ont ouvert le feu à un carrefour où des civils attendaient les camions d’aide. Un commandant présent a donné l’ordre de tirer directement au centre du croisement, ce qui a provoqué la mort de huit civils, dont des adolescents. Cet incident a été porté à l’attention de l’ancien Commandant de la région sud, le Général de division Yaron Finkelman, mais jusqu’ici, à part un examen préliminaire, il n’a entamé aucune action et n’a pas exigé d’explications de Vach au sujet du très grand nombre de victimes dans son secteur.

« J’étais présent lors d’un événement semblable. D’après ce que nous avons entendu, plus de dix personnes y ont été tuées », a dit un autre officier supérieur de réserve qui commandait les forces dans cette zone. « Quand nous avons demandé pourquoi ils avaient ouvert le feu, on nous a dit que c’était un ordre venu de plus haut et que des civils avaient représenté une menace pour les troupes. Je peux dire avec certitude que les gens n’étaient pas proches des forces et ne les mettaient pas en danger. Cela ne rimait à rien – ils ont juste été tués, pour rien. Cette chose qu’on appelle tuer des innocents – c’est devenu la norme. On nous a constamment dit qu’il n’y a pas de non combattants à Gaza et il semble que ce message ait été absorbé par les troupes. »

Un officier supérieur, familier des combats à Gaza, pense que ceci dénote une plus grande détérioration des standards moraux des FDI. « Le pouvoir qu’exercent les hauts commandants sur le terrain en relation avec la direction de l’État-major général menace la chaîne de commandement », a-t-il dit.

D’après lui, « Ma plus grande crainte, c’est que les tirs et les torts contre les civils de Gaza ne soient pas le résultat d’une nécessité opérationnelle ou d’une faiblesse de jugement, mais plutôt le produit d’une idéologie portée par les commandants sur le terrain, qu’ils transmettent aux troupes sous la forme d’un plan opérationnel. »

Bombarder des civils

Ces dernières semaines, le nombre de victimes près des zones de distribution de nourriture a drastiquement augmenté – 57 le 11 juin, 59 le 17 juin, et environ 50 le 24 juin, d’après le Ministère de la Santé de Gaza. En réponse, un débat a eu lieu au Commandement du Sud, d’où il est sorti que les troupes avaient commencé à disperser les foules avec des obus d’artillerie.

« Ils parlent d’utiliser l’artillerie à un carrefour rempli de civils comme si c’était normal », a dit une source militaire qui assistait à la réunion. « Toute une conversation pour savoir si c’est juste ou non d’utiliser l’artillerie, sans même se demander pourquoi en premier lieu on avait besoin de cette arme. Ce qui préoccupe tout le monde, c’est de savoir si cela nuira à notre légitimité de continuer à agir à Gaza. L’aspect moral est pratiquement inexistant. Personne ne s’arrête pour demander pourquoi des dizaines de civils qui cherchent de la nourriture sont tués tous les jours.

Un autre officier supérieur, familier des combats à Gaza, a dit que la normalisation de l’assassinat de civils a souvent encouragé les tirs contre eux près des centres de distribution d’aide.

« Le fait que des tirs à balles réelles soit dirigés contre une population civile – que ce soit avec l’artillerie, des tanks, des snipers ou des drones – va à l’encontre de tout ce que l’armée est censée défendre », a-t-il dit, critiquant les décisions prises sur le terrain. « Pourquoi les personnes qui cherchent de la nourriture sont-elles tuées juste parce qu’elles se sont écartées de la file, ou parce qu’un commandant n’aime pas qu’elles s’y immiscent ? Pourquoi en sommes-nous arrivés au point où un adolescent décide de risquer sa vie juste pour arracher un sac de riz d’un camion ? Et sur qui tirons nous avec notre artillerie ? »

En plus des tirs des FDI, des sources militaires disent que certaines des victimes près des centres de distribution d’aide sont dues aux tirs de milices soutenues et armées par l’armée. D’après un officier, les FDI continuent de soutenir le groupe d’Abu Shahab et d’autres factions.

« Il y a de nombreux groupes qui s’opposent au Hamas – Abu Shahab est allé nettement plus loin », a-t-il dit. « Ils contrôlent un territoire où le Hamas n’entre pas, et les FDI encouragent ça. »

Un autre officier a fait remarquer : « Je suis en poste là-bas, et même moi, je ne sais plus qui tire sur qui. »

Dans une réunion à huis clos avec de hauts responsables du Bureau de l’Avocat Général de l’Armée, qui s’est tenue au vu de la mort quotidienne de dizaines de civils près des zones d’aide, les responsables juridiques ont demandé que le Mécanisme d’Évaluation des Faits de l’État Major des FDI mène une enquête sur ces incidents. Cet organisme, créé après l’incident de la flotille du Mavi Marmara, a pour tâche l’examen des cas où on suspecte une violation du droit de la guerre, afin de repousser les demandes internationales d’enquête sur les soldats des FDI pour supposition de crimes de guerre.

Pendant cette réunion, de hauts responsables juridiques ont dit que la critique mondiale contre l’assassinat de civils s’intensifie. Cependant, des officiers supérieurs des FDI et du Commandement du Sud ont prétendu que ces cas étaient isolés et que les tirs étaient dirigés sur des suspects qui représentaient une menace pour les troupes. (Ouvrir la galerie)

Une source qui assistait à la réunion a dit à Haaretz que des représentants du Bureau de l’Avocat Général de l’Armée avaient rejeté les déclarations des FDI. D’après eux, les arguments ne tiennent pas face aux faits sur le terrain. « Prétendre que ce sont des cas isolés ne colle pas avec les incidents dans lesquels des grenades ont été jetées en l’air et où des tirs de mortiers et de pièces d’artillerie ont atteint des civils », a dit un responsable juridique. « Il ne s’agit pas de quelques personnes tuées – nous parlons de dizaines de victimes tous les jours. »

Bien que l’Avocat Général de l’Armée ait demandé au Mécanisme d’Évaluation des Faits d’examiner les incidents des tirs récents, ceux-ci ne représentent qu’une petite portion des cas au cours desquels des centaines de civils impliqués ont été tués.

Les hauts responsables des FDI ont exprimé leur frustration en voyant que le Commandement du Sud avait failli à enquêter profondément sur ces incidents et ne s’intéressait pas à la mort des civils à Gaza. D’après des sources militaires, le chef du Commandement du Sud, le général de brigade Yaron Finkelman ne mène généralement que des enquêtes préliminaires, s’appuyant principalement sur les récits des commandants sur le terrain. Il n’a pas mené d’action disciplinaire contre les officiers dont les soldats ont fait du tort à des civils, malgré de claires violations des ordres des FDI et des lois de la guerre.

Un porte-parole des FDI a répondu : « Le Hamas est une organisation terroriste brutale qui affame la population gazaouie et les met en danger de maintenir sa loi dans la Bande de Gaza. Le Hamas fait tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher la bonne distribution de la nourriture à Gaza et pour perturber l’aide humanitaire. Les FDI autorisent l’organisation de la société civile américaine (FHG) à travailler de façon indépendante et à distribuer l’aide aux résidents de Gaza. Les FDI travaillent près de nouvelles zones de distribution pour permettre cette distribution tout en poursuivant leurs activités opérationnelles dans la Bande.

« Dans le cadre de la conduite de leurs opérations au voisinage des principales routes d’accès aux centres de distribution, les forces des FDI mènent des processus systématiques d’apprentissage pour améliorer leur réponse opérationnelle dans la zone et réduire, autant que possible, les potentielles frictions entre la population et les FDI. Récemment, les forces ont travaillé à réorganiser la zone en y plaçant de nouvelles barrières et signalisation, en ouvrant de nouvelles routes, et autres choses. A la suite d’incidents à propos desquels il y a eu des rapports sur des atteintes aux civils qui arrivaient aux centres de distribution, des enquêtes en profondeur ont été conduites, et des instructions données aux forces sur le terrain en se fondant sur l’expérience acquise. Ces incidents ont été soumis à examen par le mécanisme de débriefing de l’État-Major. »

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