A l’occasion des 75 ans de la libération d’Auschwitz par l’Armée Rouge, le Président de l’Etat d’Israël, Reuven Rivlin, a invité une quarantaine de présidents et premiers ministres pour célébrer ce moment historique. En fait, et une fois de plus, c’est Benjamin Netanyahou (et sa femme) qui ont pris le contrôle de l’événement qui a été une opération de pub pour celui qui risque de perdre les prochaines élections… et de se retrouver en prison pour ses affaires de corruption.
Pendant plusieurs jours Jérusalem était en état de siège, les rues bloquées pour les convois officiels et la police omniprésente. Quant à la route qui mené a l’aéroport elle était fermée plusieurs fois par jour. Mais ce sont des détails auxquels les Jérusolomitains se sont depuis longtemps adaptes.
Beaucoup plus grave a été la double instrumentalisation faite de cette date par le Premier ministre en exercice. La première relève du petit politicard qu’il est : utiliser les morts d’Auschwitz pour se montrer avec les dirigeants de la planète dans le cadre d’une campagne électorale dont le résultat n’est pas encore joué. La seconde est beaucoup plus grave et relève de la profanation de sépulture.
Dans son allocution, Benyamin Netanyahou a osé dénoncer intégrité de la Procureure de la Cour pénale internationale et demander aux chefs d’Etat de faire pression pour qu’elle arrête son enquête sur les éventuels crimes de guerre commis par l’armée israélienne à Gaza. Le premier ministre israélien n’est pas sans savoir que la juridiction internationale sur les crimes contre l’humanité ainsi que, plus tardivement, le Traité de Rome dont la CPI tire sa légitimité sont des réponses de la communauté internationale à la barbarie nazie, et en particulier au génocide des Juifs d’Europe pendant la seconde guerre mondiale.
Comment un homme qui prétend parler au nom des Juifs du monde et mentionne le judéocide trois fois par semaine pour délégitimer tous ceux qui s’opposent à sa politique colonialiste peut-il oser délégitimer un des acquis juridiques les plus importants du post-fascisme ? Benyamin Netanyahou, tout n’est pas permis pour gagner les élections et tenter d’échapper à la prison. Ne salit pas le souvenir de nos morts. Respecte nos martyrs et ne touche pas au droit humanitaire international qui a poussé sur leurs cendres.