La Nouvelle Fédération des Syndicats de Palestine, 30 avril 2022
Aujourd’hui, 1ermai 2022, la Nouvelle Fédération des Syndicats de Palestine se joint aux peuples du monde entier pour célébrer la Journée Internationale des Travailleurs. Le 1ermai arrive cette année alors que l’Israël d’apartheid accroît la violence qu’elle nous inflige depuis plus de sept décennies. Aujourd’hui nous mettons l’accent sur notre lutte conjointe et notre solidarité mutuelle avec nos sœurs et frères à travers le globe qui combattent le capitalisme, le néolibéralisme, le colonialisme, le patriarcat et le racisme. Nous renouvelons aussi notre appel aux syndicats et gens de conscience du monde entier à répondre aux appels des Palestiniens pour leur libération. Il est temps de se retrouver entièrement du bon côté de l’histoire et de tenir l’Israël d’apartheid pour responsable de ses décennies de crimes et d’exploitation de nos travailleurs et de nos ressources.
Actuellement, l’Israël d’apartheid accélère et augmente l’annexion de la terre palestinienne et le pillage de nos ressources naturelles dans la Palestine historique. Pour réprimer la résistance des Palestiniens – réponse inévitable à ses projets coloniaux – Israël a intensifié sa violence contre notre population et ses travailleurs. Les dizaines de milliers de Palestiniens qui sont obligés de travailler pour des entreprises israéliennes supportent le poids de la violence croissante d’Israël depuis début avril 2022. Ces quelques dernières semaines, la Cisjordanie occupée a été fermée en mesure de punition collective. Les travailleurs qui ont essayé de rejoindre leur lieu de travail ont été abattus, arrêtés, battus et humiliés par l’occupation israélienne. Le 12 avril, Abdallah Srour, ouvrier de 37 ans d’Hébron, a été tué par la police israélienne sur son lieu de travail à Ashkelon. Il fait partie des plus de 25 Palestiniens assassinés en moins d’un mois par l’occupation israélienne.
Le district de Jénine, qui sert de bouc émissaire à Israël poursoulignersa toute-puissance sur le peuple palestinien, a été mis sous blocus économique israélien en avril. En dressant davantage de checkpoints militaires, les autorités d’occupation israéliennes ont restreint la circulation des gens et des travailleurs pour entrer à Jénine et en sortir.
Tandis que les employeurs israéliens déshumanisent plus de 130.000 ouvriers palestiniens en leur déniant leurs droits du travail, les forces d’occupation et les colons israéliens mènent une guerre contre les agriculteurs palestiniens. Bloquer l’accès des paysans à leur terre, arracher leurs récoltes, les agresser et confisquer leurs biens, toutes ces mesures visent à détruire notre secteur agricole, principale source de revenus de nombreux Palestiniens. Ceci ne fait que permettre à l’Israël d’apartheid d’enraciner l’économie de son régime d’apartheid tout en réduisant les Palestiniens à des travailleurs sous-payés.
Des dizaines de milliers de Palestiniens de la Bande de Gaza célèbrent ce jour – qui tire son origine de la lutte historique pour obtenir de meilleures conditions de travail afin d’avoir une vie digne – alors qu’ils sont sans emploi et manquent de toute source de revenus. Des années de blocus inhumain de la Bande de Gaza depuis 2007, assorties d’agressions brutales constantes, ont provoqué la destruction de la plupart des secteurs économiques. D’après le Bureau Central des Statistiques palestinien, en 2021, le taux de chômage dans la Bande de Gaza a atteint47 %.
Au niveau international, Israël finance son régime d’apartheid en assujettissant notre peuple, en inondant les marchés du monde de produits des colonies illégales. Les compagnies multinationales israéliennes exportent des politiques néo-libérales dans le Sud global pour ratisser des profits sur le dos des travailleurs de ces pays. L’agrobusiness israélien, avec les sociétés d’armement et de logiciels espions qui vendent des armes et de la technologie de surveillance à des gouvernements autoritaires dans le Sud Global ne font que perpétuer l’héritage du colonialisme.
Le modèle néolibéral israélien, le colonialisme de peuplement et l’apartheid doivent être contestés et rejetés par les syndicats du monde entier. Les travailleurs de Cloveren Afrique du Sud disent actuellement « Non » à un modèle oppressif comme celui-là, en poursuivant leur grève illimitée contre la prise de contrôle de leur entreprise par la compagnie israélienne CBC. Les travailleurs de Clover et les syndicats qui les conduisent envoient un message clair à leur gouvernement et au monde, disant que les compagnies de l’Israël d’apartheid ne doivent jamais profiter de l’exploitation rapace des travailleurs d’Afrique du Sud – un pays qui a une longue histoire de résistance à l’apartheid.
Dans notre lutte pour mettre fin à l’exploitation inhumaine de nos travailleurs, qui fait partie de la lutte plus large pour récupérer notre terre et nos ressources, en ce 1er mai, nous faisons appel :
- Aux syndicats d’Europe pour qu’ils soutiennent L’Initiative Citoyenne Européenne(ICE). L’ICE est une initiative dirigée par la base qui appelle à une loi de l’UE mettant fin au commerce avec les colonies israéliennes illégales une fois pour toutes, une loi qui s’appliquera aux territoires occupés partout ailleurs.
- Aux syndicats dans le Sud Global et au-delà pour chasser l’agrobusiness multinational israélien comme Netafim et Mekorot, la compagnie nationale israélienne de l’eau, de leurs pays. Ces compagnies causent des ravages sur la vie des paysans du Sud Global pour financer la colonisation de la terre palestinienne.
- Aux syndicats du monde pour qu’ils soutiennent L’appel au BDS, Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre l’Israël d’apartheid. BDS est un mouvement dirigé par les Palestiniens pour la liberté, la justice été l’égalité. Il appelle les gouvernements, les syndicats, les entreprises et les personnes au niveau international pour mettre fin à la complicité avec Israël de l’apartheid
Traduction J. Ch. et SF pour l’Agence Media Palestine
Source: Newunions