La Coordination universitaire contre la colonisation en Palestine (CUCCP) appelle à une journée de mobilisation universitaire le 15 mai, jour de la commémoration de la Nakba

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Stop à la complicité universitaire avec le Génocide, Stop à la criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien, Boycott universitaire d’Israël

Le 15 mai marque la date anniversaire de la Nakba – « catastrophe » en arabe – qui renvoie à l’exode forcé de plus de 700 000 Palestinien·nes, chassé·es de leurs terres en 1948 lors des massacres perpétrés par les milices paramilitaires sionistes puis l’armée israélienne. Leurs descendants, 5,9 millions de réfugiés se voient encore refuser leur droit au retour par Israël (pourtant garanti par la Résolution 194 de l’Assemblée générale des Nations unies). Depuis le 7 octobre, 2 millions de Gazaoui·es ont été déplacé·es et chassé·es de leur domicile ; soit le plus grand nombre de déplacements forcés de Palestiniens depuis 1948.

Le génocide des Palestinien.nes en cours1apparaît donc comme le prolongement du nettoyage ethnique de la Nakba et de 76 ans d’occupation, de colonisation, d’apartheid2; c’est la volonté d’effacer l’identité, voire l’existence même, des Palestinien.nes qui est à l’œuvre. Car comme l’a tristement résumé Elias Khoury en 2011 : “La Nakba n’est pas un événement mais un processus. Les confiscations de terres n’ont jamais cessé. Nous vivons toujours dans l’ère de la Nakba.”

Réseau constitué de chercheur·es, enseignant·es, biatss, personnel et étudiant·es engagé·es contre la guerre génocidaire, la CUCCP (voir notre pétition : Appel du monde académique français pour la Palestine : arrêt immédiat de la guerre génocidaire ! – L’Humanité (humanite.fr)) appelle à amplifier et à poursuivre le mouvement de mobilisation universitaire historique qui se propage un peu partout dans le monde, en Europe, aux Etats-Unis, dans le monde arabe mais aussi en France malgré une forte répression. Nous appelons donc, suite au succès de la journée européenne de mobilisation universitaire pour la Palestine du 12 Mars 2024, à une nouvelle mobilisation à l’occasion de cette journée symbolique du 15 mai afin que de nos universités mettent fin à leur silence, voire leur complicité active avec le génocide et le scholasticide en cours à Gaza, et la colonisation en Palestine. Nous exigeons :

1/ Une minute de silence institutionnelle qui reconnaisse sans ambiguïté ce dont sont victimes les Palestinien·nes de Gaza : un plausible génocide, reconnu comme tel par la plus haute juridiction en la matière.

2/ Une condamnation sans équivoque de la part du Ministère de l’enseignement supérieur, du CNRS et des présidents d’établissements universitaires de la destruction du système universitaire à Gaza – qui prend un caractère systémique d’éducide- et un engagement à développer des accords de coopération avec des universités palestiniennes et à participer à la reconstruction du système universitaire à Gaza.3

3/ Mettre fin, à l’instar de nombreuses universités européennes4 depuis l’ordonnance de la Cour Internationale de Justice, à leurs partenariats avec les universités israéliennes complices dans les violations du droit international et des droits humains perpétrés par Israël (voir l’appel du PACBI ; et voir notamment les travaux récemment parus sur ce sujet de Maya Wind). Nous attendons d’elles un désinvestissement des entreprises complices des crimes contre l’humanité et du génocide en cours.

4/ Mettre fin aux sanctions et à la criminalisation des mouvements de solidarité avec la Palestine et respecter la liberté d’expression et de rassemblement de ses étudiant·es, enseignant·es, chercheur·es et personnel administratif.

5/ Enfin, nous dénonçons avec fermeté les tentatives du gouvernement français, complice du génocide en cours à Gaza, de soumettre le milieu académique à son agenda politique. Nous attendons de nos universités qu’elles remplissent leur rôle : assurer la liberté académique et la protection de l’expression de la pensée critique. A ce titre, nous condamnons fermement la censure des conférences portant sur la Palestine et instrumentalisant le « risque de trouble à l’ordre public » pour faire taire toute tentative de briser le silence autour de la guerre génocidaire menée par Israël à Gaza.

Comment agir ?

Ces revendications peuvent être adressées de différentes manières : rassemblements, tracts, lecture publique, proposition de motion en CA, pétitions internes ou lettre à la direction, réunion d’information sur le boycott universitaire, organisation d’une AG…etc. Différentes initiatives scientifiques ou culturelles peuvent également être organisées autour de la Nakba qu’il est impératif de mieux faire connaître : conférences, projections de films, expositions, discussions de lectures…. N’hésitez pas à donner de l’ampleur à vos initiatives quelles qu’elles soient, en les partageant sur les réseaux avec #StoptheNakba et #May15forPalestine en nous taguant sur Instagram (@c.u.c.c.p), X (@CPalestine30925) et Facebook (La coordination universitaire contre la colonisation en Palestine). Vous trouverez également des ressources (tracts, ebook sur le boycott universitaire, etc. sur linktr.ee/cuccp).


Note-s
  1. Voir “Résolution sur le génocide en cours” de la FIDH resolutiongenocidefr-2023-12-11-5.pdf (fidh.org). Le 26 Janvier, la CIJ (Cour Internationale de Justice) a reconnu un risque de génocide contre les Palestiniens de Gaza. Elle a prononcé des mesures conservatoires d’urgence qui n’ont depuis pas été appliquées par Israël.[]
  2. Voir notamment le rapport 2022 d’Amnesty : Israel’s apartheid against Palestinians – Amnesty International[]
  3. Voir notamment : The Hidden War on Higher Education: Unmasking the ‘Educide’ in Gaza – Project on Middle East Political Science (pomeps.org[]
  4. Notamment : Four Norwegian universities cut ties with complicit Israeli universities | BRICUP ; l’université d’Anvers (Belgique) : | Law and Development | University of Antwerp (uantwerpen.be) ; en Italie, l’Université de Turin (Università di Torino, protesta degli studenti contro accordo con Israele – La Stampa) , l’université de Bari, Stop allacooperazione con Israele: l’Università di Bari come quella di Torino non partecipa al bando di ricerca contestato dagli studenti – la Repubblica, etc.[]