De la Nakba (1948) expulsant 800 000 Palestiniens de leurs terres au génocide actuel broyant les Gazaouis, pendant trois quart de siècle, un colonialisme impitoyable a décliné tous les moyens possible de destruction systématique d’une société. Dans ce contexte, l’effort de démantèlement du tissu social palestinien, par le morcellement du territoire et la multiplication des statuts des habitants, est aussi passé, crucialement, par l’injonction : « défense de produire ».
Faire des Palestiniens des assistés repose sur la destruction des outils nécessaires à la création de biens et de services. Les paysans et les pêcheurs ont été des cibles privilégiées de ce sociocide. En témoignent les troncs mutilés des oliviers en Cisjordanie, les tirs à balles réelles sur les paysans au travail sur les terres jouxtant la barrière de séparation à Gaza. En témoigne l’acharnement meurtrier sur les pêcheurs de Gaza.
Composante indispensable de la vie sociale de Gaza, héritière d’une tradition millénaire, la pêche à Gaza s’est défendue de toutes ses forces.
Le film de Sarah Katz et Samia Ayeb, « Aimer la mer à Gaza »,
qui sera projeté le 19 mars dans le cadre du festival de Lorient , documente un moment de cette lutte, sur des images tournées en 2012 – 2013.
Deux personnages emblématiques y sont présents. Le responsable du syndicat des pêcheurs UAWC, Zakaria Baker, infatigable lutteur. Et une personnalité formidable, Madleen Kulab, première (et seule à ce jour) femme pêcheure de Gaza. Plus de 10 ans après les images d’« Aimer la mer à Gaza », ils témoignent de l’effroyable massacre actuel, et de leur volonté de tenir. Ils en appellent au monde, dans deux brèves vidéos que vous pouvez trouver ici, avec le texte français de leur intervention :
La solidarité auprès des pêcheurs de Gaza est d’une brûlante nécessité. Malgré l’invitation du festival, malgré notre demande et plusieurs relances pressantes auprès du consulat de France à Jérusalem, les autorités françaises n’ont tenté aucune initiative pour permettre la présence de Zakaria Baker au festival. C’est à nous de relever le défi et soutenir les pêcheurs de Gaza.
Madleen met son site, créé pour faire connaître son itinéraire et action comme femme pêcheure, au service de collectes pour aider celles des familles de pêcheures qui sont le plus démunies :
Visitez son site, donnez si vous pouvez !
Dans la même séance, le festival projettera
le film d’Iyad Alasttal , « Donne un poisson à un homme »,
mention Spéciale du Jury jeune au Festival de films Pêcheurs sud monde 2014.