Des nouvelles d’al-Mawasi…

Il y a quelques semaines nous recevions un appel à l’aide d’un groupe d’une dizaine de familles, réfugiées à Al-Mawasi (une petite ville au bord de la mer située à quelques kilomètres de Rafah) avait lancé un appel à l’aide début février. Ces personnes, repoussées sans cesse par l’armée israélienne, s’y étaient installées en urgence, dans une précarité totale et (c’était l’hiver) dans le froid et sous la pluie, Israël ayant déclaré cette zone comme sure.

Elles nous lançaient cet appel car elles avaient besoin de tentes pour se protéger, de produits d’hygiène et de médicaments, notamment pour combattre la teigne qui touchait de nombreux enfants.

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Nous avions alors retransmis leur appel sur notre site . Les dons qu’ils ont reçu leur ont permis de s’organiser, d’acheter su matériel, se protéger, se soigner.

Depuis février, de nombreuses familles ont rejoint les premiers réfugiés à Al-Mawasi, un Comité populaire s’est créé pour gérer ce qui est devenu un véritable camp qui regroupe un millier de personnes aujourd’hui.

Dans cette région agricole, un puits profond se trouve à proximité des tentes. Un projet nait : des tuyaux et une pompe électrique permettront de faire venir son eau en surface, l’énergie sera fournie par des panneaux solaires… Même si elle n’est pas potable et même impropre à la cuisine une fois bouillie, cette eau est indispensable à l’hygiène et la propreté, bref, tous les soins élémentaires dont sont privés les Palestiniens de Gaza.

Le Comité Populaire soumet alors son projet à de l’Association France-Palestine Solidarité (AFPS) qui y adhère rapidement. Le soutien de l’AFPS leur permet d’acheter les convertisseurs, les câbles électriques et tous les composants complémentaires à cette réalisation.

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Rapidement l’eau jaillit et est immédiatement partagée !

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Un bonheur dont les enfants vont rapidement profiter…

Depuis la disponibilité de cette eau, le Comité populaire a pensé la distribuer aux réfugiés environnants, soit 2000 personnes environ ; bien que non potable, cette eau est mille fois bienvenue. Une phase II est envisagée comprenant la création de plusieurs points pour distribuer l’eau du puits suivie de l’achat et la distribution d’eau potable. Un budget a été élaboré par le Comité : 2000 mètres de tuyaux de 2 pouces (environ 5cm de diamètre), des robinets, raccords, supports divers…etc., soit environ 4000 euros.

Les premiers achats de tuyaux ont été effectués (grâce à un don de l’UJFP) … mais la situation a dramatiquement et brutalement changé ces dernières heures !

Depuis février, entre 380 et 400 000 personnes, fuyant Rafah et Khan Younès, ont « trouvé refuge » à al- Mawasi (traduction : près d’un demi-million d’enfants, de femmes et d’hommes, ayant tout perdu pour la plupart, se sont installées au hasard, bâtissant de vagues tentes pour se protéger, en suivant les instructions de Tsahal – l’armée la plus morale du monde – qui, il est vrai, bombarde moins cette « zone sure » que le reste du Sud de la Bande de Gaza – bombarde moins mais bombarde quand même !).

Carte GoogleMap du Sud de la Bande de Gaza permettant de situer Rafah et son point de passage vers l’Egypte, Khan Younès et al-Mawasi.

Depuis hier, une foule de gens fuient Rafah : Tsahal a lâché des tracts sur la ville, rapidement commencé à bombarder et « invité » les Palestiniens à fuir à nouveau, offrant même une « zone humanitaire »…

Cette image est extraite d’une vidéo produite par Tsahal et qui indique au habitants et réfugiés de la zone rouge de se déplacer vers cette

« zone humanitaire » étendue de l’ouest de Khan Younès à al-Mawasi…

Il est impossible de prédire ce qui va se passer : un grand nombre de gens va sans doute se presser à al- Mawasi bien que cette assurance d’une zone sans bombardements semble avoir peu convaincu les Palestiniens qui s’étaient réfugiés à Rafah. Les médias montrent des foules de réfugiés se dirigent vers le Nord, reprenant en sens inverse la longue route de leur première fuite.

La 2e partie de ce nouveau projet du Comité était d’acheter de l’eau potable pour la redistribuer. Elle est actuellement vendue 10 à 15 shekels pour un bidon de 20 litres (2,5 à 3,7€), une fortune pour un Palestinien sans ressources. Le Comité s’est renseigné auprès des camions de distribution : négocier un

contrat mensuel pour acheter la totalité d’une ou plusieurs citernes d’eau (5 à 7000 litres) afin d’en abaisser le coût.

Le Comité envisageait 3 points d’eau potable pour les réfugiés du camp. L’eau serait stockée en hauteur avec des robinets afin d’être disponible 24h/24…

Mais, à l’heure où les chars israéliens et 2 brigades (15 000 hommes) de Tsahal sont entrés dans Rafah, il est impossible de savoir ce qui va se passer dans les prochaines heures. En dehors de tueries immenses…

Si vous désirez aide, participer à ce projet, vous pouvez me contacter directement ou par l’intermédiaire de contact@ujfp.org.

Michel Ouaknine