Par Marwan Muhammad le 14 février 2018.
Cela fait des mois que mon téléphone sonne pour à peu près la même demande :
Que pensez-vous de l’affaire Ramadan ?
N’étant ni juge, ni policier, ni témoin, ni avocat, je n’ai pas grand chose à en penser qui dépasse l’opinion d’un citoyen lambda. Étant en retrait de la vie publique depuis quelques mois pour m’occuper de mes proches et travailler sur mes projets futurs, je m’étonne d’être pressé de questions et d’injonctions, exigeant de moi, entre la préparation du goûter et le suivi des devoirs, tantôt que je « condamne », tantôt que je me « positionne ». Merci, ça va bien, et vous ? Les 364 autres jours de l’année, les mêmes qui se fichent complètement du patient et laborieux travail de terrain des associations et des acteurs de la société civile, sont subitement dans une indépassable urgence dès qu’il s’agit de participer, qui au lynchage médiatique, qui a la défense passionnelle et inconditionnelle de Tariq Ramadan, sans même avoir accès au dossier.