Témoignage de Gaza (2)

Les paysans et les pêcheurs

Les pêcheurs sont plus pauvres que les paysans car leurs conditions de travail avec les ressources de la mer sont impossibles. Moteurs des bateaux détruits par les tirs des Israéliens quand ce ne sont pas eux qui ont été attaqués et c’est compliqué de les protéger car l’achat d’un bateau ( 5 000 euros) pour se mettre entre eux et les israéliens a été vite annulé par la destruction du moteur, la solution c’est un petit bateau rapide avec moteur hors bord et téléphone pour intervenir rapidement…

L’eau, il y a une très bonne vidéo de 7 mn sur la crise de l’eau à Gaza sur le site d’ «International Solidarity Movement » détaillée et claire : en gros d’ici 2016 la nappe aquifère de Gaza sera totalement polluée et en 2020 irrémédiablement.

Après il reste l’interdiction de pêcher au-delà de trois milles et la disparition des poissons.

Les paysans ont une bonne terre, même si 65% ont été détruits ou pris par Israël mais les fleurs et les fraises de Gaza restent une spécialité dont la renommée est internationale.

Au bord de la frontière ils ont dû changer de culture et supprimer ce qui demandait beaucoup d’eau (arbres fruitiers, légumes…) pour le remplacer par du blé mais ils font les moissons à la main ! touffes par touffes avec parfois des gants en plastique….

La technologie de la mort, les Israéliens géolocalisent les résistants avec leur téléphone portable:

  • un appel reçu par un résistant à qui on demande de sortir de chez lui : il sort et reçoit une bombe sur la tête qui le tue,
  • un résistant en mobylette dont le téléphone sonne, il le prend et le jette loin ; une seconde après une bombe lancée par un drone tombe sur le téléphone…

Les prisonniers très nombreux dans des conditions inhumaines pour les personnes arrêtées à Gaza et emprisonnées en Israël pas de possibilité de visite ; par contre en cas de libération dans le cadre d’accords ou d’échanges, ceux qui habitaient en Cisjordanie sont libérés à Gaza, perdent tous leurs biens et se retrouvent dans l’impossibilité d’avoir des papiers d’identité, puisqu’ils ne sont pas résidents de Gaza…

De toutes façons, avoir des papiers à Gaza relève d’un imbroglio administratif incroyable et prend un temps sans fin, plusieurs années…

Une mention spéciale pour les femmes prisonnières dont les conditions de détention sont les mêmes et qui au retour dans leur famille sont accueillies avec honneur, car en général leur activité de résistance était restée secrète.

Les réfugiés de nombreux camps dans la bande de Gaza, planches, tôle, parfois 120 personnes vivent dans une maison de quelques pièces.

Beaucoup de comités populaires dans ces camps qui organisent la vie et affirment : pas de compromis sur les réfugiés, unité du peuple palestinien et droit au retour pour les réfugiés de 48, d’ailleurs le camp de Khan Younis vient d’accueillir 45 familles réfugiées en Syrie en détresse dans leur pays ainsi que les Lybiens…Vivre ensemble !

Je ne fais pas de compte rendu autour des débats politiques et de notre rencontre avec le fondateur de Boycott Désinvestissement Sanctions contre l’état d’Israël à Gaza-Haider EID- et son équipe, ce sera pour le retour…

Mais BDS est la meilleure façon concrète et politique de lutter contre l’occupation ! c’est un mouvement qui inclut toute la société civile, tous les partis des nationalistes aux islamistes, qui fait consensus général et national et dont l’efficacité est très pertinente !

Nous avons aussi beaucoup eu de débats sur « un état commun du Jourdain à la mer » qui est une position défendue par de nombreuses associations ou partis dont le BDS.

Je m’arrête, grosse fatigue, le réveil est à 4H30 tous les matins pour être dans les champs à 6H avec une heure de déplacement parfois cocasse !