Témoignage d’Abu Amir : nouveau massacre à Gaza commis par les forces d’occupation

29 février. Un nouveau massacre commis par les forces d’occupation contre des civils dans la ville de Gaza.

La ville de Gaza est l’un des endroits qui a été séparé d’avec le reste des zones du nord de la bande (Jabalia – Beit Lahia – Beit Hanoun). Ce sont ces zones qui ont supporté le plus lourd fardeau pendant la guerre qui se déroule dans la bande de Gaza.

Après avoir détruit la plupart des maisons, des services et des infrastructures de la ville de Gaza et du nord de la bande de Gaza, l’occupation a séparé ces zones de la bande de Gaza, de sorte que leurs habitants souffrent de la faim à en mourir depuis plus de trois mois et demi. De nombreux enfants sont morts de faim et nous avons perdu des milliers de blessés à cause de la destruction des hôpitaux.

Les habitants de ces zones ont mangé des feuilles d’arbres, des aliments pour animaux et bu de l’eau contaminée, et après que l’occupation a autorisé l’aide à entrer sans aucune disposition de régulation dans la zone de Sheikh Ajlin, à l’ouest de la ville de Gaza, l’occupation s’attendait à ce que ces citoyens fassent la queue de manière civilisée, pour recevoir de l’aide, alors qu’ils souffrent de la famine depuis plus de 100 jours.

L’entrée de l’aide a été chaotique dès le début et sans aucune organisation. L’aide est entrée il y a plusieurs jours en plusieurs étapes, mais des profiteurs de guerre attendaient cette aide pour créer le chaos et la voler.

Jour après jour, les gens ont attendu que l’aide leur parvienne, mais en vain. L’aide était volée sous leurs yeux et vendue au marché noir à plusieurs fois son prix, jusqu’à ce que le prix d’un sac de farine, qui pèse 25 kilogrammes, atteigne 4 000 shekels, alors que son prix normal avant la guerre était de 25 shekels, et que son prix actuel dans les régions du sud est de 70 shekels.

Par conséquent, ce qui s’est passé dans la rue Al-Rashid était prévisible pour des citoyens qui voient leurs enfants mourir de faim tous les jours alors que cette aide est volée sous leurs yeux et sous les yeux de l’occupation.

Ces citoyens ont essayé de faire jouer leurs droits sur cette aide qui leur était destinée et qu’ils ne pouvaient ni toucher ni utiliser.

Au lieu d’organiser la réception de cette aide, l’occupation a ouvert le feu sur des personnes affamées, tuant plus de 119 citoyens et en blessant des centaines. Aucun des hôpitaux de la bande de Gaza (l’hôpital Al-Shifa-Al-Maamdani) n’a été en mesure de remplir pleinement ses fonctions en raison des destructions causées par l’occupation dans ces hôpitaux.

L’occupation était censée remplir son devoir en nourrissant ces citoyens et en leur distribuant cette aide, et non pas nier l’accusation d’avoir commis ce massacre. L’occupation a refusé dès le début de charger la police civile de distribuer cette aide parce qu’elle voulait que le chaos règne afin de commettre d’autres massacres, et je tiens l’occupation pour responsable de ce massacre. Massacre odieux, et je tiens les gouvernements du monde qui soutiennent l’occupation pour responsables de cette situation.

Je ne comprends pas ce qui se passe. Le chaos s’est répandu dans toute la bande de Gaza, et même les pays qui envoient de l’aide attisent délibérément ce chaos. En revanche, la Jordanie a envoyé de l’aide, qui a été parachutée par avion pendant plusieurs jours, suivie par l’Égypte et d’autres pays.

Je ne comprends pas l’intérêt de cette démarche. S’agit-il de calmer l’opinion publique de leur peuple ? Ou s’agit-il de montrer ses muscles ?

Tout le monde sait qu’un pays voisin ne peut pénétrer dans l’espace aérien palestinien sans l’autorisation d’Israël, alors pourquoi ces actions ?

Et appuyé sur la sincérité de mes propos, j’annonce d’ici, depuis la bande de Gaza, que ce que font ces pays est une action désordonnée qui accroît le chaos dans la bande de Gaza et que cette aide larguée d’avion ne va qu’à quelques personnes qui en font le commerce.

L’aide qui entre dans la bande de Gaza doit être livrée aux citoyens selon des listes et des noms bien établis, afin que cette aide parvienne à ceux qui en ont besoin.

Gaza-ville ce jeudi 29 février 2024 : des hommes évacuent les corps des personnes tuées lors d’une livraison d’aide alimentaire ©AFP