Témoignage d’Abu Amir de Gaza
Les avions de l’armée israélienne, accompagnés de leur artillerie, continuent de bombarder les maisons des citoyens dans toutes les régions de la bande de Gaza, laissant derrière eux des dizaines de morts civils innocents, pour la plupart des femmes et des enfants. Les sirènes d’ambulance hurlent sans arrêt, tandis que les colonnes de fumée s’élèvent des décombres des maisons détruites.
L’exode des habitants se poursuit comme un torrent incontrôlable, fuyant la mort depuis plusieurs zones du sud de la bande de Gaza, en particulier la ville de Rafah, notamment les quartiers de Tal al-Sultan et de la Shaboura. Dans le nord de la bande, des foules de déplacés continuent d’affluer vers l’ouest de la ville de Gaza, tentant de survivre avec ce qu’il leur reste.
Depuis la nuit dernière jusqu’au matin d’aujourd’hui, les corps de 40 personnes tuées ont été transportés vers les hôpitaux de la bande de Gaza. Ce chiffre ne reflète cependant pas l’ampleur réelle du massacre. De nombreux morts et blessés restent encore étendus au sol dans le quartier saoudien et la zone des Baraqsat à Rafah, sans que les équipes de secours ne puissent les atteindre, leurs corps abandonnés sous les décombres ou en pleine rue.
Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé que ses équipes sont toujours encerclées dans la ville de Rafah, en attente du feu vert des organisations internationales qui coordonnent avec l’armée israélienne, laquelle refuse jusqu’à présent de leur permettre d’agir. Comme à son habitude, Israël piétine toutes les lois internationales garantissant la protection des équipes médicales et de secours.
La bande de Gaza est au bord d’une catastrophe humanitaire. Un génocide en cours, des assassinats systématiques, une famine imposée à plus de deux millions de personnes, le tout sous un silence international honteux, qui frôle la complicité. La fermeture totale des points de passage, l’empêchement d’acheminer nourriture, eau et médicaments, constituent des crimes de guerre au regard du droit international. Pourtant, le monde se tait. Comme si les lois censées protéger les peuples ne s’appliquaient pas aux Palestiniens.
Le secteur de la santé s’effondre. Les hôpitaux sont remplis de blessés, mais vides de matériel médical. Les amputations sont pratiquées à la lumière des téléphones portables, et les césariennes sans aucune anesthésie, au milieu des cris de douleur des patients. Les médecins, impuissants, travaillent avec leurs mains nues, réutilisant des tissus souillés pour panser les blessures. Ils pleurent en silence tout en tentant de sauver ce qui peut l’être.
La famine commence à frapper les enfants. L’eau potable est devenue un luxe inaccessible. Les tentes ne protègent ni du froid ni de la chaleur.
À Gaza, personne n’est à l’abri. Personne n’échappe à la mort, à la faim, ou à la souffrance. C’est un génocide retransmis en direct, un crime en plein jour qu’on tente de faire passer pour un simple détail de l’histoire.
Quelle justice permet qu’un enfant meure de faim sous une tente ?
Quelle loi autorise qu’un peuple entier soit affamé sans que personne ne réagisse ?
Sommes-nous exclus de l’humanité ?
Sommes-nous voués à mourir en silence, à voir notre existence effacée comme si nous n’avions jamais été là ?
(Voir aussi les chroniques et articles postés par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s quotidiennes sur le site d’ISM France et du Poing, article hebdomadaire sur le site d’Altermidi, et sur l’Instagram du comité Palestine des étudiants de Montpellier..)
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