Le transfert tranquille

C’est le titre d’un article qui a paru dans le quotidien israélien Ha’aretz le 30 mars, signé par notre amie Khulood Badawi, militante de Ta’ayoush qui s’est présentée aux élections israéliennes sur la liste du Hadash (le Front démocratique pour l’égalité et la paix, coalition dirigée par le Parti communiste israélien). Khulood a animé une table ronde sur l’état des lieux politique et le dossier européen sur la Palestine lors du dernier congrès de l’UJFP à Paris le 4 mars.

Dans cet article, Khulood, Palestinienne de l’intérieur originaire de Nazareth, commente la Journée de la Terre, commémorée le 30 mars. Décrivant la condition de la minorité dont elle fait partie, Khulood précise que « la Journée de la Terre n’est pas le symbole d’une lutte se rapportant seulement à la terre, mais à tout ce qui a trait à nos conditions de vie et aux droits nous permettant une vie décente. Aujourd’hui, trente ans après la première Journée de la Terre, non seulement rien n’a changé mais la situation s’est aggravée. Nous vivons à l’ombre d’offensives racistes menées par des élus juifs et dans le cadre desquelles des partis de droite proposent aux Arabes des plans complets d’encouragement au ‘départ’ – entendez : expulsion – de leur pays natal. » Sans sonner la charge à la force des armes à l’intérieur des frontières de 67, les autorités israéliennes mènent aujourd’hui une politique de « transfert tranquille opéré par voies bureaucratiques, notamment par le biais de la politique de développement, de planification et de construction. » Cela comprend le nouveau programme du judaïsation de la Galilée mené par Shimon Pérès et un plan du « Conseil pour la Sécurité nationale » pour l’expulsion de dizaines de milliers d’Arabes bédouins du Néguev. Et de conclure : « Si seulement la Journée de la Terre pouvait n’être rien de plus qu’un jour de commémoration de faits du passé ! Mais aujourd’hui, elle est le rappel du quotidien, d’une menace existentielle bien réelle, concrète et qui se perpétue. » Pour le texte complet de l’article, voir le fichier attaché . Traduit de l’hébreu par Michel Ghys.