Déclaration de Lynn Hastings, coordinatrice humanitaire des Nations unies sur Gaza

Remarques préliminaires de la Coordinatrice humanitaire pour le territoire palestinien occupé aux correspondants basés à Genève

Le 27 octobre 2023

Par Lynn Hastings, Coordinatrice humanitaire pour le Territoire palestinien occupé

Tel que délivré

L’aide humanitaire et les questions humanitaires doivent être inconditionnelles. Nous savons tous que plus de 200 otages sont en captivité et qu’ils doivent être libérés immédiatement et sans condition. Il en va de même pour l’aide humanitaire destinée à Gaza. Elle doit pouvoir atteindre les civils sans condition.

Selon le ministère de la santé de Gaza, au moins 6 500 Palestiniens ont été tués au cours des 21 derniers jours. 17 000 sont blessés, dont 68 % sont des enfants et des femmes.

45 % des logements ont été détruits ou endommagés. 

76 attaques contre les soins de santé ont touché 35 établissements et 24 ambulances.

219 établissements d’enseignement ont également été touchés, dont 29 écoles de l’UNRWA.

Environ 1,4 million de personnes sont actuellement déplacées et près de 630 000 d’entre elles se trouvent dans des abris de l’UNRWA, dont la plupart sont au moins 2,5 fois plus grands que leur capacité d’accueil.

Pour le 18ème jour consécutif, Gaza reste sous le coup d’une coupure totale d’électricité suite à l’arrêt par les Israéliens de l’approvisionnement en électricité et en carburant de Gaza, ainsi qu’en eau.

Les générateurs de secours de nombreux services essentiels, notamment les hôpitaux, les usines de dessalement de l’eau et la production alimentaire, s’arrêtent les uns après les autres en raison du manque de carburant. Le système de santé est débordé, bien sûr, et un tiers des hôpitaux de Gaza ont été fermés, ainsi que deux tiers des cliniques de soins de santé primaires, en raison des dégâts ou du manque de carburant.

L’approvisionnement en eau potable s’est quelque peu amélioré dans les zones concernées au cours des derniers jours. Mais les habitants n’ont toujours accès qu’à des eaux souterraines saumâtres ou salines. La majorité de l’eau disponible pour les habitants de Gaza provient du sol. Elle est très salée et doit être dessalée, ce qui ne peut se faire sans carburant pour les générateurs. Nous avons vu quelques livraisons de camions commencer. Elles ont commencé le 21 octobre, nous avons reçu environ 74 camions, et nous en attendons environ huit autres aujourd’hui. À titre de comparaison, 450 camions entraient dans la bande de Gaza avant le 7 octobre. Et c’était dans le cadre de restrictions très strictes en termes de marchandises pouvant entrer dans la bande de Gaza. Nous en sommes aujourd’hui à environ 12. Nous sommes donc passés de 450 à 12, et dans le même temps, l’accès à l’eau potable et à l’électricité est très limité, ce qui signifie que nous devons apporter du carburant et de l’eau, ce que nous n’avions pas à faire auparavant.

Je tiens également à souligner certains des messages reçus par une grande partie de la population de Gaza, qui s’est vue dire de quitter le nord. Je l’ai déjà dit, plus d’un million de personnes ne peuvent pas simplement se déplacer vers le sud où les bombardements sont répétés, où il n’y a pas de services, pas d’abris, pas de logements. Nous estimons qu’il reste entre 300 000 et 400 000 personnes dans le nord. Nous devons être en mesure d’apporter une aide à ces personnes, nous devons être en mesure d’apporter une aide là où vivent les personnes qui en ont besoin.

Je m’en tiendrai là, sauf pour dire que 53 membres du personnel de l’UNRWA ont été tués. Ce sont ces personnes qui tentent de fournir des services dans des conditions extrêmement difficiles. C’est à eux que nous devons vraiment rendre hommage.

Je vous remercie.

* Comme expliqué lors de la réunion, certains des chiffres cités ci-dessus n’ont pas été vérifiés de manière indépendante par les Nations Unies et sont basés sur les sources référencées dans les Flash Updates quotidiens d’OCHA.

(traduction D et J)