Nous n’avons pas pour habitude de prendre position sur l’ensemble des sujets qui meurtrissent l’actualité. Nous tâchons habituellement de nous exprimer spécifiquement depuis les terrains sur lesquels nous sommes concrètement engagé·es et en action, plutôt que de donner notre avis sur tout. Mais la situation au Proche-Orient, y compris la propagation de ses effets jusqu’ici, est historique et gravissime et nous ne pouvons garder plus longtemps le silence.
Les bombes pleuvent sur l’enclave de Gaza. Les palestinien·nes sont écrasé·es depuis plus d’un demi-siècle par la colonisation qui les prive de leurs terres et de leur droit à l’autodétermination. Les habitant·es de Gaza sont aujourd’hui privé·es d’eau, de nourriture et d’électricité par l’État israélien et tués en masse par un déluge de feu.
Le gouvernement Macron affiche un soutien inconditionnel à Israël et à ses crimes de guerre. Les attaques meurtrières des combattants palestiniens contre les populations civiles israéliennes ne sauraient justifier de se rallier à celles du gouvernement Netanyahou contre les populations civiles palestiniennes.
La France est le seul pays à réprimer et interdire systématiquement les manifestations en soutien à la cause palestinienne. Elle confirme ainsi le basculement autoritaire opéré depuis plusieurs années avec l’état d’urgence et la loi séparatisme. La criminalisation des collectifs pro-palestiniens va dans le sens d’une généralisation des atteintes à la liberté d’expression et d’association. Les mesures d’exception (dissolutions, usages d’armes de guerre, répression judiciaire et administrative) visent toujours en premier lieu les personnes et collectifs racisés issus de l’immigration post-coloniale. Elles finissent ensuite invariablement par s’étendre au reste du mouvement social et de la population. A cet égard, l’approfondissement opportuniste et inédit de l’offensive islamophobe et raciste en cours est extrêmement préoccupant.
C’est bien le maintien de la colonisation et du régime d’apartheid qui provoquent en premier lieu cette terrible escalade de la violence. La possibilité de la paix est entièrement contenue dans la possibilité pour chaque peuple d’avoir accès à la terre et à l’eau. Le fracas des bombes doit faire place à un processus de restitution et de réparation.
Nous appelons à rejoindre les manifestations pour l’arrêt des massacres et l’autodétermination du peuple palestinien.
Les soulèvements de la terre