Notes de lecture

Peuple juif, peuple du livre ? La notion de peuple prête à débat. Mais une chose est sûre, il y a l’UJFP un assez grand nombre d’obsédés textuels pour qui les livres sont source permanente de controverse, d’enseignement, d’émerveillement, de colère,…

Et il n’est pas normal que notre site en rende compte si peu.

Faut-il juste donner quelques éléments sur un livre qui nous est apparu intéressant, même si nous pouvons avoir des désaccords avec son contenu ?

Faut-il recopier la 4ème de couverture proposée par un éditeur ami ?

Faut-il proposer des recensions fouillées des livres de nos domaines privilégiés d’intervention ?

Faut-il parfois aller chercher la réflexion dans des sujets qui s’en éloignent ?

Pour les mois qui viennent au moins, nous décidons de ne pas choisir. Les notes seront signées et engageront leur auteur.

Un conseil pour finir : ne choisissez pas la solution de facilité, une fois que nous vous avons donné envie de lire un livre sur notre site, de le commander aussitôt chez Amazon ! Ne contribuons pas à la mort des librairies. Et nous sommes sûrs que parmi celles que vous pouvez fréquenter il y en a au moins une à qui vous pouvez passer commande par internet, et avoir la plaisir en allant le chercher chez elle d’en toucher et d’en sentir d’autres.

Israël contre le judaïsme

Yakov Rabkin a choisi un titre plus « soft » pour son dernier livre : Comprendre l’État d’Israël. Idéologie, religion, société.

Mais le fond du propos est bien celui-ci. Beaucoup de juifs qui ont émigré vers l’Israël pensent que c’est le seul moyen de vivre leur judaïsme. Yakov est un juif religieux auteur d’un précédent ouvrage : Au nom de la Torah, une histoire de l’opposition juive au sionisme (2004). Lors de ma première conférence publique en 2002 sur la guerre israélo-palestinienne, j’avais eu cette intuition : « pour construire l’Israélien nouveau, il a fallu tuer le juif ». Un juif athée et un juif religieux arrivent à peu près à la même conclusion : la société israélienne a éradiqué l’histoire, la mémoire, les identités, les langues, les traditions et les valeurs du judaïsme. Quelque part cette société qui a dérivé vers le colonialisme et l’apartheid est tout sauf fidèle à la continuité juive. L’universitaire israélien Amnon Raz-Krakotzkin a bien saisi le paradoxe du sionisme fondé par des juifs athées ou agnostiques : « Dieu n’existe pas et il nous a promis cette terre ».

C’est pourquoi son compatriote Shlomo Sand dans son commentaire sur ce livre dit : « Celui qui voit dans le sionisme une continuation du judaïsme ferait bien de lire ce livre. Mais celui qui croit que l’État d’Israël est un État juif est obligé de le lire ».

Réédition du livre de Maxime Rodinson : « Islam et capitalisme »