Publié le 8 mai 2018
Par Saïd Bouamama
Intervention au Bandung du Nord du 5 mai matin
Une des caractéristiques de la séquence historique présente est l’irruption de la question des dits « racismes intercommunautaires » dans le débat militant des populations issues de la colonisation et plus largement des populations racisées mais également dans le paysage médiatique et politique global. La force et la rapidité de cette irruption est, selon nous, issus d’une dualité de motivations pour poser cette question nécessaire et incontournable. Une première motivation vient de notre camp, celui des dominés qui ont un intérêt objectif à débusquer tous les facteurs de divisions. Une autre motivation vient de nos adversaires qui tentent d’instrumentaliser cette exigence légitime afin de neutraliser les prises de conscience du caractère systémique du racisme et de son lien avec les processus de production et de reproduction du capitalisme d’une part et de son extension internationale par l’impérialisme et le néocolonialisme d’autre part.
COUNTERPUNCH
Saree Makdisi, 16 mai 2018
Deux spectacles se sont déroulés lundi en Palestine. À Gaza, des snipers de l’armée israélienne ont tiré et tué 58 Palestiniens, dont six enfants, et blessé près de trois mille autres dans des scènes de fumée, de feu, de grenades lacrymogènes, de poussière, d’agonie et de mort. À exactement la même heure, au tintement des coupes de champagne à une réception éclatante située à peine à quatre vingt kilomètres, à Jérusalem, Jared Kushner et une élégante Ivanka Trump y ont supervisé l’ouverture de la nouvelle ambassade de Donald Trump. La juxtaposition de ces deux scènes contemporaines englobe d’un seul coup d’œil l’entièreté du conflit meurtrier du sionisme avec le peuple palestinien.
15 MAI 2018 | PAR SAINTUPERY | BLOG : LE BLOG DE SAINTUPERY
« Quiconque vit avec les contradictions du sionisme est condamné tôt ou tard à sombrer dans la folie. Il est impossible de vivre comme cela. Il est impossible de coexister avec une injustice aussi terrible. » Ces propos datent d’il y a quinze ans, comme les deux autres citations ci-dessous. Ils n’ont hélas pas pris une ride. Merci Donald, merci Bibi, pour ce beau voyage sur la route de l’enfer…
Par Gideon Levy.
Il n’y a pas UN homme d’État israélien qui ait l’intention aujourd’hui de s’excuser pour la Nakba, pour le nettoyage ethnique, pour l’exil. Mais Mahmoud Abbas, pour sa part, n’a eu d’autre choix que de s’excuser pour sa remarque sur l’Holocauste[Devant le “Conseil National Palestinien” (le parlement de l’OLP, réuni pour la première fois en séance plénière depuis 1996, Mahmoud Abbas s’est livré à des “réflexions” historiques qui ont aussitôt été exploitées par la propagande israélienne, trop heureuse de saisir l’occasion qui lui était offerte de chercher à démontrer que tous les Palestiniens sont d’horribles antisémites, puisque le patron finissant (83 ans, dont le mandat s’est achevé en 2009 et qui n’a plus une once de légitimité démocratique, n’étant maintenu en place que par la volonté de l’occupant israélien et des puissances occidentales) de l’Autorité Palestinienne de Ramallah en affiche tous les symptômes. Récit selon [Libération : «Les Juifs qui se sont installés en Europe ont été massacrés par un pays ou un autre tous les dix-quinze ans, du XIe siècle à l’Holocauste en Allemagne. Pourquoi ce genre de chose arrivait ?» a-t-il fait-il mine de s’interroger. Avant de donner sa réponse, il assure s’appuyer sur les ouvrages de «trois Juifs», dont «Joseph Staline, que tout le monde connaît», jusqu’à ce qu’on lui chuchote que le leader soviétique n’était pas juif. «Ah, c’était Karl Marx, pardon, se reprend le raïs palestinien. Donc, ces trois-là disaient que la haine des Juifs n’avait rien à voir avec la religion, mais leur fonction dans la société […], l’usure, la banque, etc.» Alors que dans les pays arabes, continue-t-il, «en 1.400 ans, il n’y a pas eu un seul incident contre un Juif parce qu’il était juif». Les condamnations des propos d’Abbas ont fusé de toutes les capitales occidentales, comme si elles constituaient un fait politique majeur. Évidemment, médias et réseaux sociaux n’ont pas été en reste. Abbas s’est donc piteusement excusé. – NDLR]].