Un « canular » désopilant. Comment les policiers peuvent-ils continuer à se laisser berner par un personnage parfaitement identifié ?
Article paru dans Politis n° 1358
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Les occasions de rire sont trop rares en ce bas monde. En voici une. Vous téléphonez au commissariat de police le plus proche, ou à la préfecture, et vous signalez que votre voisin de palier ou un bon ami, choisi pour son sens de l’humour, est en train d’égorger sa femme. Agissez de préférence au milieu de la nuit. Et normalement, et si votre voix n’a pas tremblé, un commando du Raid, groupement d’élite de la police nationale, devrait rapidement débouler à son domicile, armé de pied en cap, défoncer la porte d’entrée, tirer le suspect de son sommeil, le plaquer au sol, le menotter serré jusqu’au sang, puis le faire embarquer en dépit des objurgations de l’épouse bien présente et bien vivante.
Par Daniel Schneidermann le 17/06/2015 – 09h16 – le neuf-quinze
A mon tour ! Après mon camarade Pierre Haski, de Rue 89, après notre confrère Benoit Le Corre, l’an dernier, après le militant pro-palestinien de Marseille Pierre Stamboul, la semaine dernière, j’ai été cette nuit victime du dénommé Gregory Chelli, hacker sioniste bien connu ici, ou de ses frères, ou de ses cousins, ou de ses disciples, ou de ses fans. Le scénario ? Toujours le même -décidément, ces gens manquent d’imagination. Le commissariat de mon arrondissement reçoit en pleine nuit l’appel d’un correspondant qui se fait passer pour moi. Ce correspondant affirme qu’il vient de tuer sa femme, et qu’il est retranché chez lui, prêt à tirer sur la police.