Le renversement du gouvernement mérite une réponse populaire, voici la nôtre. Après le succès du meeting « Que Faire ? », nous vous invitons à un grand week-end de réflexions et de discussions stratégiques, retrouvez ci-dessous le texte d’appel. Rendez-vous les 11 et 12 Janvier à la Dynamo (Pantin), programmation et liste des signataires complètes à venir.
Le bref sursis offert par l’arrivée en tête aux dernières législatives du Nouveau front populaire contre le triomphe annoncé de l’extrême-droite ne doit pas nous conduire à sous-estimer la gravité de la situation.
Non seulement, Macron a répondu en nommant l’un des gouvernements les plus réactionnaires de la Ve République, avec la bénédiction du Rassemblement national. Mais ce dernier a rassemblé près de 10 millions d’électeurs sur la base d’un programme et de mot d’ordres racistes.
Malgré les appels du pied du gouvernement et des députés macronistes envers ce dernier, la mention de censure aura finalement eu raison du gouvernement de Michel Barnier. L’année 2024 se clôture avec ce « saut dans l’inconnu », qui renforcera probablement la polarisation du débat et des prises de position.
Face à la division entre trois blocs, les soubresauts qui en résultent et la possibilité de plus en plus concrète du fascisme, la question de la construction d’un bloc populaire se pose à nouveau, soit la fameuse question de l’alliance « des tours et des bourgs ». Ceux qui la posent ainsi ont le mérite de ne pas céder à la tentation d’une régression vers un pur et simple compromis avec le néolibéralisme, type PS des années Hollande. Mais trop souvent, leur stratégie consiste à liquider les acquis de l’antiracisme des dernières années au nom des bourgs, sans réellement explorer les questions que le virage à droite ou à l’extrême-droite de ces derniers posent légitimement.
Dans l’urgence qui est la nôtre, l’heure est à la clarification. Nous avons besoin d’une analyse et d’une stratégie pour construire l’unité des classes populaires. Pour cela, nous avons quelques pistes et certitudes. Le vote RN ne peut pas se déduire d’une simple explication économiciste, et les questions de dignité et de vie bonne valent pour les tours comme pour les bourgs. Les réponses à ces questions doivent être aussi élaborées depuis la construction d‘un rapport de force en dehors des institutions, depuis le mouvement social et syndical, dont une partie de la gauche a eu l’intelligence de traduire dans le champ électoral les mots d’ordres et les inventions.
La production de ce rapport de force passe par la nécessité d’un ancrage plus profond de notre camp aussi bien au sein des quartiers, qui ne sont certainement pas acquis, que des zones rurales ou bien des villes de moins de 50 000 habitants.
Mais nous avons aussi beaucoup de questions encore sans réponse à explorer.
C’est pourquoi nous organisons deux journées de discussions intitulées « Les tours et les bourgs ? Chiche » avant d’autres initiatives militantes autour de questions que notre camp invoque trop souvent uniquement pour des polémiques internes, sans se pencher réellement sur les difficultés importantes qu’elles recouvrent.
C’est en s’y attelant avec sérieux que nous emprunterons le long chemin de la construction d’une hégémonie.
Premiers signataires : Action Antifasciste Paris-Banlieue, Association des Travailleurs Maghrébins de France, Nouveau Parti Anticapitaliste, QG Décolonial, Tendance Claire, Tsedek !, Union Communiste Libertaire, Union Juive Française pour la Paix, Urgence Palestine