lundi 18 décembre 2023

17:00

À Paris, manifestation contre la loi Darmanin

Place de la République

Evènement organisé par : La Marche des solidarités

À Paris, manifestation contre la loi Darmanin - Marche des solidarités

Changement lieu de départ de la manifestation lundi #18décembre Paris
17H00 République
à relayer et faire circuler partout !

Une réunion des collectifs de sans-papiers s’est tenue ce dimanche 17 décembre pour prendre position suite à l’interdiction de la manifestation parisienne du 18 décembre entre Opéra et Concorde.

Nous dénonçons les méthodes de la préfecture aux ordres du ministère de l’intérieur qui, non seulement interdit au dernier moment une manifestation annoncée publiquement depuis des semaines mais n’en a informé les organisateurs que hier en fin d’après-midi pour éviter qu’un recours puisse passer au Tribunal administratif avant le jour même de la manifestation 

Ces méthodes sont dans la logique de toutes les dérives inscrites dans le projet de loi porté par le ministre de l’intérieur. Elles signalent par ailleurs de la duplicité d’un gouvernement qui prétend sur cette question s’appuyer sur l’opinion publique mais veut invisibiliser toute possibilité pour celle-ci de s’exprimer.

Une audience du Tribunal administratif aura lieu ce lundi 18 décembre à 10h. Nous espérons que notre droit de manifester y sera pleinement rétabli. 

Nous appelons toutes les organisations à communiquer publiquement leur exigence de respect du droit de manifester 

Néanmoins, tenant compte 
1- des conséquences potentiellement démobilisatrices des méthodes honteuses utilisées par la préfecture et que, dans le meilleur des cas, l’incertitude actuelle sur l’autorisation ne sera connue qu’en début d’après-midi lundi 18 décembre 
2- de la volonté de montrer une opposition la plus large possible et de permettre pour cela que manifestent aux côtés des sans-papiers toutes les composantes de la société et de nos quartiers sans crainte des entraves policières 

Les collectifs de sans-papiers décident d’appeler à se rassembler ce lundi 18 décembre à 17H place de la République, lieu autorisé par arrêté préfectoral.

En cas de levée de l’interdiction par le Tribunal administratif la manifestation défilera vers Concorde.
En cas de maintien de l’interdiction nous exigeons que la manifestation puisse aller jusqu’à la place de l’Opéra (soit sur un parcours non couvert par les interdictions).

***

Le pouvoir est aux abois et cherche à clore rapidement la séquence de la Loi Darmanin. La Commission mixte paritaire se réunira ce lundi 18 décembre à 17H00. En cas d’accord le vote à l’Assemblée nationale aurait lieu les jours suivants. Emmanuel Macron prétend ne pas vouloir utiliser le 49.3 et, en cas d’échec, envisage le retrait de la loi.

Lundi 18 décembre devient donc une journée cruciale.

Plus que jamais il faut que les manifestations du 18 décembre qui se tiendront en même temps que la réunion de la Commission soient le plus massives possible.

Nous renouvelons notre appel aux syndicalistes et aux syndicats pour le dépôt de préavis de grève le 18 décembre (à l’exemple de la Fédération Sud Commerce, des syndicats de magistrats SJA et USMA, de Sud éducation 13 et de Sud éducation 93…) ici

Communiqué du 12 décembre :

Darmanin a perdu. On n’a pas gagné.

Un an et demi après le début du processus qui devait conduire rapidement à son adoption, le projet de loi de Darmanin est à nouveau repoussé.

Darmanin a perdu

Darmanin s’est pris les pieds dans le tapis de ses manœuvres politiciennes pour trouver une majorité à l’Assemblée chez les courants les plus racistes de la droite et chez les fascistes. A la course à l’échalote c’est toujours ceux qui sentent le plus mauvais qui gagnent.

Cela rend d’autant plus hypocrite (on pourrait presqu’en rire si les enjeux n’étaient aussi dramatiques) les dénonciations par Darmanin des « politicailleries » entre LR, le RN et la Nupes.

Aussi immonde est son indignation devant le « refus des députés et députées de débattre de l’immigration ». Il ne s’agit pas d’un débat sur l’immigration. Il s’agit d’un débat contre les immigrés et les immigrées, d’un débat dont les postulats de départs sont racistes et inégalitaires. Nous n’en voulons pas.

Et que dire sur, tout à coup, le constat fait par Darmanin que l’Assemblée nationale « ne représente pas les Français » ? Qu’il s’agirait là d’un déni de démocratie. Il y a quelques mois, Gérald Darmanin et Emmanuel Macron n’avaient pas ce type de préventions pour faire passer en force l’attaque sur les retraites malgré l’opposition d’une énorme majorité de la population.

Alors oui Darmanin a perdu. Et avec lui, le gouvernement et Macron. Et c’est à la fois la conséquence et le symptôme d’une crise bien plus profonde du pouvoir, du système de représentation et, au-delà, de toute la société.

Mais nous n’avons pas gagné.

Ne bluffons pas. Nous n’avons pas gagné. Le rejet du projet à l’Assemblée ne s’est pas fait sur la base d’un fort mouvement de la société pour contester les bases mêmes du projet de loi, construisant en même temps l’antidote au racisme et au fascisme et les bases, dans chaque quartier et chaque lieu de travail, pour une autre logique. 

Le rejet est le fruit d’un alliance – de fait – entre la gauche, les courants les plus racistes de la droite et les fascistes. Légitimant un peu plus ceux-ci.

Effet boomerang

Alors nous n’en avons pas fini avec ce projet de loi scélérat. Darmanin l’a répété, et Macron avec lui, les mesures contenues dans ce projet, les plus racistes, les plus sécuritaires, doivent être mises en œuvre. La droite et les fascistes ne lâcheront pas le morceau.

Et attention à l’effet boomerang. Jusqu’ici, en l’absence d’un mouvement suffisamment puissant et visible d’opposition, chaque report du projet de loi s’est traduit par son retour sous une forme encore pire.

Notre seul gain est un peu de temps

Cela fait déjà plus d’un an que nous nous battons pour construire ce mouvement. Cela n’a pas été en vain. Les grèves de sans-papiers ont démontré l’arnaque du versant soi-disant « de gauche » du projet de loi en montrant qu’il n’y avait pas besoin de nouvelle loi pour régulariser les travailleurs et travailleuses sans-papiers. Les collectifs de sans-papiers se sont renforcés, des convergences se sont tissées, les arguments se sont diffusés.

Il n’en reste pas moins que ce potentiel ainsi démontré n’a pas encore permis de faire émerger un mouvement massif et puissant capable de renverser la vapeur devant la saturation des arguments racistes et sécuritaires développés par le pouvoir et les médias, pain béni pour les racistes et les fascistes.

Un nouvel enjeu autour du 18 décembre

C’est ce qui nous avait conduit, à la Marche des Solidarités, avec les collectifs de sans-papiers, à choisir, stratégiquement, de cristalliser la mobilisation, nationale et de rue, autour du 18 décembre à l’occasion de la Journée internationale des migrant·e·s pour se donner toutes les chances de construire une riposte la plus massive possible.

Pari en partie gagnant puisque la dynamique a pris et qu’il y aura le 18 décembre (et parfois le 16) des manifestations dans de nombreuses villes sur tout le territoire. Fait historique, sur cette question, contre le racisme, pour la régularisation des sans-papiers, des syndicats ont déposé des préavis de grève pour le 18 décembre.

A Paris la manifestation sera conduite par un cortège massif des collectifs de sans-papiers, des collectifs de soutien, des organisations et associations de l’immigration et antiracistes. Suivront des pôles féministes, les Soulèvements de la terre, les syndicats.

Mais ce qui aurait pu ressembler en partie à un baroud d’honneur, la construction d’une résistance pour la situation plus difficile créée par la loi Darmanin, change de nature.

Le projet de loi est reporté. Le 18 décembre redevient un point de départ. Mais nous n’avons pas de temps à perdre.

Le 18 décembre doit donner espoir, afficher en plein jour les possibilités de gagner. Car les faiblesses et instabilités du pouvoir peuvent jouer dans tous les sens.

Pour cela il faut mettre les bouchées doubles. Faire grossir la mobilisation pour les manifestations du 18 décembre, augmenter le nombre de lieux de travail où des préavis de grève sont déposés. Que les manifestations du 18 décembre commencent à inverser la donne. Que les antiracistes et les antifascistes reprennent confiance, que le climat politique ne soit plus dominé par la droite raciste et les fascistes. Que le pouvoir comprenne que son plus grand ennemi, c’est nous ! Pour qu’il y ait des lendemains au 18 décembre.

Nous n’avons rien à perdre : une autre société à construire !

Autour de la journée internationale des migrant·e·s lundi 18 décembre 2023, ce sont déjà 40 manifestations, rassemblements et actions (https://antiracisme-solidarite.org/agenda/ ) qui sont prévues partout sur le territoire.