Professeure au département d’études culturelles de l’université de la ville de New York. Issue d’une famille originaire de Bagdad exilée en Israël dans les années 1950. Elle est devenue aux États-Unis une représentante notable de la pensée multiculturelle, et l’une des figures emblématiques de ces intellectuels et militants juifs orientaux de la deuxième génération, qui à partir de la fin des années 1980 ont développé une critique radicale du sionisme et d’une société israélienne façonnée par les institutions sionistes ashkénazes. Elle a publié en 1988, dans la revue Social Text, un article intitulé : « Sephardim in Israel : Zionism from the Standpoint of its Jewish Victims », qui reste la référence et le point de départ de la pensée mizrahi. Elle y développait une pensée décoloniale et y théorisait pour la première fois le concept de « juive-arabe » par lequel elle définissait sa propre identité.
Deux ouvrages sont déjà publiés en français : Le sionisme du point de vue de ses victimes juives : les Juifs orientaux en Israël, Paris, La Fabrique, 2006 et Colonialité et ruptures (Lux, 2021). Elle est aussi l’autrice d’un ouvrage de référence sur le cinéma israélien : Israeli Cinema : East/West and the Politics of Representation (University of Texas Press, 1989).
Cette conférence-débat présentera son nouvel ouvrage, Langues et mémoires juives-arabes. Politique du trait d’union (Éd. EHESS, 2025), traduit par Joëlle Marelli.
