Soirée de mobilisation et de soutien à Safyatou, Salif et Ilan percutés volontairement par la police
13 septembre, Flèche d’or, 19h 20e arrondissement
Dans la nuit du 13 avril, le scooter de ces enfants a été percuté volontairement par une voiture de police, provoquant leur chute. La conductrice, une jeune fille de 17 ans, a été hospitalisée avec pronostic vital engagé pendant plusieurs jours. Ou en est-on aujourd’hui ?
Safyatou a passé plus de deux mois à l’hôpital. Elle n’a pu rentrer à son domicile que le 24 juin. Si son état de santé s’est amélioré, il faut ici rappeler la gravité des blessures et donc des opérations lourdes qu’elle a dû subir : estomac perforé, intestin abimé, ce qui a nécessité une ablation d’une partie de cet organe, rein et poumon touché, côtes cassées, fractures à la colonne vertébrale.
Cet acte criminel des policiers a donc des conséquences gravissimes sur les enfants, sur leur santé physique et morale. Safyatou, a loupé les épreuves du bac, ce qui l’a profondément affectée. Selon le principal de son collège, elle devrait pouvoir le repasser à la rentrée en séance de rattrapage.
Le traumatisme vécu a évidemment des conséquences psychologiques importantes. On ne sort pas indemne d’une « tentative d’assassinat par personne dépositaire de l’autorité publique » intitulé de la plainte déposée au nom de la famille par Me Arié Alimi.
Son petit frère, Salif,13 ans, blessé au foie, va mieux.
Ilan, 14 ans souffre d’une fracture au genou. Grand sportif, il avait intégré le 8 mars, un cursus sport&études. Après la nuit du 13, c’est son avenir professionnel qui est pour l’instant remis en question car Ilan, veut devenir footballeur professionnel. Son haut niveau lui promettait d’intégrer un centre de formation spécifique, selon ses enseignants.
C’est donc la double peine pour ces enfants car cet acte criminel de la police a des conséquences sur leur avenir.
Rappelons que : dès le départ, les policiers ont menti et tenté de camoufler cet acte délibéré en accident de la route, contredits par plusieurs témoins. Lesquels ont été intimidés, menacés. Après révélation des faits et publication des témoignages par Mediapart et Streetpress, le 21 avril, le conducteur du véhicule a mis en examen pour « violences avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique » et « faux en écriture publique » par un juge d’instruction. Il a été placé sous contrôle judiciaire avec l’interdiction d’exercer son métier, ainsi que d’entrer en contact avec les victimes et les témoins. Mais quid des trois autres membres de l’équipage ? Ils n’ont pas été mis en examen, mais peuvent-ils continuer à faire leur métier sans problème, sans sanction ?
Parce que dans notre arrondissement, comme dans tous les quartiers populaires, - nous tenons à affirmer toute notre solidarité à la famille et aux amis de Nahel assassiné à Nanterre par un policier –nous connaissons le rapport inquiétant, raciste, constant, de la police avec les habitants, notamment les jeunes Arabes ou Noirs, nous voulons dire le 13 septembre, Plus jamais ca !! avec les familles des victimes, des associations de terrain qui luttent quotidiennement auprès des jeunes, des avocats, des collectifs de mères, des militants aguerris sur ces questions comme le Collectif des sans papiers du 20e arrondissement, et le Comité Vérité et justice pour Lamine Dieng assassiné par la police le 17 juin 2007.
Venez nombreux, on vous attend !
Le collectif Vérité et Justice pour Safyatou, Salif et Ilan