dimanche 3 mars 2024

15:00 - 20:00

À Pantin (93), rencontre avec Judith Butler : « Contre l’antisémitisme et son instrumentalisation, pour la paix révolutionnaire en Palestine »

Aux Relais de Pantin 61 rue Victor Hugo Métro : Eglise de Pantin

Evènement organisé par : l’UJFP, Tsedek, l’Afa, NPA, Révolution Permanente, et Paroles d’honneur.

Réunion publique
Avec la philosophe Judith Butler et de nombreux intervenants
Dimanche 3 mars 2024 – 15:00-20:00
aux Relais de Pantin
61 rue Victor Hugo
Métro : Eglise de Pantin
Participation aux frais libre

En public et sur Twitch @parolesdhonneur_



Initiée par l’appel « Guerre permanente ou paix révolutionnaire, il faut choisir ! » et co-organisé avec l’UJFP, Tsedek, l’Afa, NPA, Révolution Permanente, et Paroles d’honneur.


Le 3 mars 2024 se tiendra la réunion publique qui devait se tenir le 6 décembre 2023 avec la philosophe Judith Butler et de nombreux invités. Rappelons que l’annulation de la réunion du 6 décembre exigée par la Direction des affaires culturelles à la Ville de Paris est prise au nom de la « protection de l’ordre public », cependant des tweets sur X ou des déclarations dans la presse de la part de cette direction montrent que les raisons sont tout autres. En effet, la Direction demande à Judith Butler d’exiger que la militante Houria Bouteldja ne soit pas présente, ce qu’elle refuse. À nos yeux, cette annulation repose aussi sur la peur que des débats sur l’antisémitisme et son instrumentalisation soient organisés en dehors du cadre défini par des sionistes de gauche. Plusieurs élus expriment leur désaccord avec cette décision et rappellent que c’est à la Préfecture de décider ce qui représente une menace à l’ordre public. Ce qui est clair c’est que, pour la Direction des affaires culturelles de la Ville de Paris, l’interdiction du débat prime sur la gravité de la situation à Gaza et la réponse à donner aux actes antisémites.

Refusant cette censure et toujours convaincus de l’importance de cette réunion publique, nous décidons de l’organiser de nouveau. Évidemment encore plus urgente au vu de l’aggravation de la situation à Gaza depuis. Plus de morts en quelques semaines qu’en deux ans de guerre en Ukraine ! Le 18 janvier, selon l’UNICEF, les bombardements israéliens avaient causé la mort de 24 448 personnes, dont plus de 5 350 enfants, et de 61 504 blessés dont 8 663 enfants, et des milliers d’autres étaient portés disparus. Au 13 décembre 2023, 87 journalistes avaient été tués. Des villes entières ont été détruites, écoles, universités, hôpitaux, logements, bâtiments administratifs, mosquées et églises ne sont plus que ruines. Des bâtiments historiques et des sites archéologiques ont été anéantis. Des opérations chirurgicales se font sans anesthésie et à la lueur de bougies. Les femmes accouchent sans aide médicale. Les Gazaouis manquent de tout, d’eau, de médicaments, de nourriture, d’électricité, de chauffage. Ils ne sont nulle part en sécurité. En Cisjordanie, les colons, avec la complicité de l’armée expulsent, tuent des Palestiniens, et détruisent leurs villages.

Partout dans le monde, des centaines de milliers de personnes manifestent chaque semaine pour un cessez le feu immédiat, la fin de l’occupation et de l’apartheid, pour un état binational et pour la paix en Palestine. Chaque jour, des artistes, intellectuels, chercheurs, scientifiques, journalistes, dénoncent les bombardements, protestent contre la censure, la mort programmée de journalistes, la famine fabriquée par l’armée israélienne. Le 11 janvier, l’Afrique du Sud (qui avait dénoncé les attaques du Hamas du 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël), rejointe par des dizaines de pays, demandait à la Cour Internationale de Justice à la Haye, de prendre des mesures d’urgence en ordonnant à Israël de suspendre son opération militaire sur Gaza, de « cesser de tuer », d’arrêter de « causer de graves blessures mentales et physiques au peuple palestinien à Gaza » et de « ne pas imposer des conditions de vie qui pourraient entraîner la destruction physique » des Gazaouis. Ses avocats démontrèrent que ces trois crimes pouvaient être qualifiés de génocide car ils étaient commis dans l’intention d’exterminer le groupe des Palestiniens de Gaza.

L’instrumentalisation de l’antisémitisme qui banalise les actes judéophobes vise à faire taire l’analyse d’un état d’apartheid. Cette instrumentalisation n’est pas le seul instrument de censure et d’intimidation. Un féminisme, que des militantes antiracistes décoloniales aux États-Unis appellent « féminisme colonial », n’hésite pas à manipuler les luttes contre les violences faites aux femmes pour entretenir la représentation des hommes non-blancs comme naturellement violents et meurtriers. Mais n’oublions pas que ce sont des femmes du Sud qui les premières ont dénoncé le viol, les tortures sexuelles et les humiliations sexuées comme armes de guerre. Elles ont montré que si les femmes sont les premières visées, les hommes non-blancs ne sont pas épargnés. Les images d’hommes palestiniens dévêtus, aux yeux bandés et agenouillés par centaines dans des stades en sont une preuve.

En tant que militants décoloniaux antiracistes, nous n’acceptons ni l’antisémitisme ni son instrumentalisation, pas plus que l’instrumentalisation du féminisme. La situation est trop grave pour laisser ces questions entre les mains de personnes qui ne font que se payer de mots et n’ont aucune réelle intention de mettre fin à la violence systémique. C’est à ce titre que la parole de Judith Butler comme celle d’Angela Davis qui ouvriront cette rencontre permettent d’imaginer d’autres espaces pour nos luttes.

Nous ne devons pas rester silencieux devant ces crimes, ni devant la montée du racisme en France, qu’il s’agisse de l’islamophobie, de la négrophobie, du racisme anti-asiatique, de la rromophobie et de l’antisémitisme. Nous serons donc nombreux le 3 mars pour le dire.

RÉUNION PUBLIQUE
16:00 – 16:15
Présentation de la réunion
Message filmé d’Angela Davis


16:15 – 17:45
Contre l’antisémitisme et son instrumentalisation,
Judith Butler, membre de l’Academic Board de « Jewish Voice for Peace » et du board de Jewish Currents, philosophe, auteure notamment de Parting Ways : Jewishness and the Critique of Zionism (2012, en français, Vers la Cohabitation. Judéité et critique du Sionisme, 2013), et Precarious Life. On the Power of Mourning and Violence (2004) en conversation avec Françoise Vergès et Olivier Marboeuf


17:30 – 20:00
Interventions des organisations signataires de l’appel .