Je suis juif. Aussi loin que ma mémoire remonte je n’ai jamais ignoré ce fait. En aurais-je été tenté d’ailleurs que la mémoire familiale qui n’a pas oublié la perte de la nationalité française et l’application du statut des juifs en Algérie m’en aurait dissuadé. Et mes premières années de lycée en France ont renforcé cette réalité : mes oreilles résonnent encore de quelques « sales juifs » ou de la rhétorique d’un individu que je retrouverai plus tard au service des étrangers de la préfecture de police de Paris ( !) qui trouvait que les juifs étaient largement responsables de leur propre destruction.