Interview réalisée par Christophe Koessler, parue sur le site « Le Courrier » (Genève), le 16 décembre 2016.
Le boycott culturel et universitaire d’Israël suscite des controverses. Partisan de cette mesure, le cinéaste israélien Eyal Sivan s’explique dans un livre.
Si l’idée de refuser d’acheter les avocats ou les oranges venus d’Israël ou de ne plus investir dans ce pays, tant que l’occupation militaire et la colonisation de la Palestine perdureront, a fait son chemin, celle de boycotter les institutions culturelles et académiques israéliennes ne va pas de soi en Europe. La culture et la science sont souvent perçues comme des havres de neutralité, voire des ponts de dialogues, qu’il ne faudrait surtout pas affaiblir.
Le cinéaste israélien Eyal Sivan ne partage pas cet avis. Le documentariste qui vit entre Paris et Israël, mais enseigne aussi en Angleterre et aux Pays-Bas, vient de publier un ouvrage, Un boycott légitime, coécrit avec la productrice de films française Armelle Laborie, qui constitue un véritable manifeste en faveur d’un boycott culturel et universitaire de l’Etat d’Israël [(Eyal Sivan et Armelle Laborie, [« Un boycott légitime », pour le BDS universitaire et culturel de l’Etat d’Israël, Editions La Fabrique, 2016.)]].